PRESENTATION DE L'ASSOCIATION ASSADAKA

Après un trajet en taxi rocambolesque, nous arrivons au siège social de l’association Assadaka (qui signifie "amitié" en darija), où nous accueillent le directeur du complexe Said Benrquia et le directeur de projet "Forsaty", Brahim Jerdouj. Nous sommes le lundi 21 novembre !

L’association compte 3 antennes, celle de Tanger, une autre dans la région de Marrakech et la dernière, plus spécifique, prend la forme d’une ferme psychosociale entre Tanger et Titouan, destinée à des séjours de ruptures. L’antenne de Tanger créée en 2003, accueille aujourd’hui entre 500 et 600 bénéficiaires par jour et compte une centaine de salariés. 

Cette structure est l’une des structures sociales les plus imposantes de la région. Lors de notre visite, nous découvrons une immense structure de 22 000 m² ! 

Assadaka articule son action autour de 4 volets

 Le volet éducation

Formé autour du programme Forsaty ("opportunité" en darija) , le volet éducation est le plus important de l’association et mobilise une trentaine de salariés et lde nombreux partenaires institutionnels. Le projet de Forsaty tend à prévenir le décrochage scolaire et ramener les enfants en difficulté ou en rupture à reprendre une scolarité jusqu’à 16 ans. 

Le centre Assadaka propose donc des cours tous les jours de la semaine. Le matin pour les enfants déscolarisés, l’après-midi pour ceux qui vont à l’école (l’école au Maroc n’est ouverte que le matin). 

À leur entrée dans le programme, le niveau scolaire des enfants est testé afin de détecter les besoins et d’adapter les méthodes pédagogiques.  La structure comporte plusieurs classes de cours ou d’activités. Nous pouvons alors remarquer que les professeurs tissent des liens entre cours et activités pour raccrocher les enfants à l’étude. 

Pour exemple, les cours de théâtre vont comporter des textes dont les tournures de phrases sont travaillées en cours d’arabe. De même, pour l’atelier photo et cinéma, les angles et les distances de mise au point feront partie des calculs en cours de mathématiques. L’idée est que l’école puisse procurer du plaisir.

 Le volet jeunesse , orientation, insertion

Nous visitons ensuite les ateliers de formation, le service d’orientation et de soutien pour favoriser la construction de projets entrepreneuriaux. Un petit passage par le service de réception et de médiation entre les jeunes et leurs familles ainsi que l’atelier cinéma et photographie,... Nous apprenons qu'un festival de court métrage est organisé par l’association. La chaine YouTube TV Chebab ( jeunesse en darija) a aussi été créée .

Dans la continuité du volet éducation, cette branche d’Assadaka soutient les jeunes dans leur orientation et projet professionnel. 

Assadaka entretien un réseau de partenaires pour aider les jeunes tangérois et tangéroises à trouver un emploi ou un stage. Pour les jeunes ne se retrouvant pas dans le salariat, l’association dispose d’assistants pour accompagner l’élaboration de projets d’auto-entreprenariat. Assadaka propose également des programmes de formations diplômantes dans plusieurs branches professionnelles, adaptées aux différents niveaux d’études. 

L’accent est autant mis sur le savoir-faire professionnel que le « savoir-être » dans le monde du travail (ponctualité, comportements appropriés mixité garçon/ filles...). 

Le volet associatif  et solidaire

Lucide sur le fait qu’ils ne peuvent pas atteindre toutes les strates et tous les milieux populaires, l’association promeut et finance différentes « micro -associations » de quartier, qu’elles soient de nature sportive, culturelle, etc. L’objectif est de réussir à toucher un public jeune en rupture totale avec les institutions et de commencer via certaines actions sociales informelles (matches de foot mère/fils par exemple) pour essayer de redémarrer un processus de réintégration.

 Le volet appui psycho-social et médiation

Cette branche de l’association intervient auprès des familles, travaille sur la parentalité, forme les jeunes mères aux questions liées à la petite enfance. Elle œuvre par exemple pour l'ouverture de crèches ou de garderies. C’est aussi cette branche qui s’occupe de la médiation avec la population et d’autres institutions locales comme la police. Pour finir, elle organise des actions culturelles et sociales comme le festival de courts métrage ou la collecte de dons du sang.

 Financement et Subvention de l'association

L’association Raouabit Assadaka est l’une des rares associations - et la seule que nous rencontrerons - qui bénéficie d’aide de l’État Marocain, au travers du Ministère de l’Éducation Nationale, du Ministère de la Solidarité, l’Entraide nationale, la province de Fahs Anjra et la wilaya de Tanger. 

L’association est aussi en lien étroit avec l’ANAPEC, l’équivalent du pôle-emploi. Cependant les principaux donateurs de l’association sont des entités étrangère. En conséquence l’association est dans l’obligation de justifier ses activités au travers de rapports mensuels et d’audits récurrents.

En conclusion

L'avantage d'Assadaka est sa capacité à accompagner la jeunesse tangéroise tout au long de son parcours, de la petite enfance à l'insertion sur le marché du travail, en passant par les difficultés scolaires, familiales ou d'exclusion. Là où des structures se spécialisent sur un point ou une tranche d'âge en particulier, Assadaka et son programme Forsaty abordent les question de la protection de l'enfance dans sa globalité. 

L'approche pédagogique par le jeu, l'implantation dans les quartiers populaires ainsi que ses solides partenariats garantissent à l'association une réussite dans sa démarche d'accompagnement. L'association prévoit prochainement d'élargir les questions d'accompagnement sur des questions plus précises comme celle du handicap ou des mineurs migrants.  La visite s’est achevée sur une trace de notre passage sur la fresque de l’entrée principale.

Article rédigé par Bastien